AIDA Galerie : plus d'un siècle d'histoire...
L’association des Artistes Indépendants d’Alsace, appelée communément l’AIDA, a eu une influence importante sur l’art en Alsace pendant une grande partie du XXème siècle. C’est la plus ancienne association alsacienne d’artistes encore en activité. Elle a eu des heures de gloire et des passages à vide, et malgré toutes les tempêtes, elle est restée active plus d’un siècle durant.
Le Cercle de Saint-Léonard - éclosion d’un art régional alsacien
Pour comprendre une telle longévité, il faut remonter aux prémices de l’association, c’est à dire vers 1890. Tout commence au pied du Mont Sainte Odile, à Saint Léonard, à deux pas de Boersch. Un homme cultivé qui s’appelle Anselme Laugel a pour voisin l’artiste peintre Charles Spindler. Tout deux se passionnent pour les paysages, les coutumes et les costumes du pays. Ensemble, ils parcourent la campagne, accumulant notes et croquis, rassemblant ce qu’il subsiste d’art populaire. Leur renommée est vite grandissante et l’émulation qu’ils engendrent, incite d’autres artistes à les rejoindre. De leurs travaux sera issue une publication «Les Images Alsaciennes».
En 1894, Gustave Stoskopf, l’enfant de Brumath qui était parti parfaire son métier à Paris et à Munich, est de retour en Alsace. Il a vingt cinq ans, et l’ambition énorme de sortir l’Alsace de sa torpeur. Artiste complet, peintre, poète, auteur de théâtre, Gustave Stoskopf est aussi un homme à l’engagement politique indéfectible. Il sait mettre son art au service de la cause qu’il défend, à savoir une authentique culture alsacienne, forte de sa spécificité, de sa tradition, de sa richesse linguistique et humaine. Il a affirmé avec vigueur une autonomie de pensée qui a fait de lui le père fondateur d’une nouvelle culture alsacienne. Le demi-siècle à venir va lui appartenir. Stoskopf est un peintre exceptionnellement doué. Il est très inspiré par les paysages et l’atmosphère du terroir de la Zorn qui le vit naître. Mais les peintures qui le rendront célèbre, seront surtout ses portraits où ses dons d’observateur, de psychologue, son esprit satirique et critique pourra s’épanouir. Il nous laisse une galerie d’hommes et de femmes, desquels il a su capter l’intimité et la simplicité rustique.
Le premier objectif de Gustave Stoskopf est de regrouper les artistes. Il prend contact avec Charles Spindler, et ses amis, afin de les réunir régulièrement lors de stammtisch dans un débit de vin nommé la «Mehlkischt». De cet endroit Stoskopf en fait une sorte de cabaret. Il y chante, récite des poèmes, dit des textes. Il révèle pour la première fois aux Strasbourgeois ce qu’il avait vécu à Paris avec les chansonniers. Ces soirées se multiplient et des artistes de plus en plus nombreux s’y produisent.Par la suite, Stoskopf sent qu’il faut travailler plus en profondeur, et avancer dans cette reconstruction de l’art alsacien. Pour cela il commence à organiser des réunions d’artistes chez Anselme Laugel et Charles Spindler. De ces réunions va naître ce que l’on appelle le « Cercle de Saint Léonard » et avec lui toutes les grandes initiatives de la décennie à venir. Par exemple, Stoskopf y a l’idée de créer le Théâtre Alsacien. Les pièces étant encore rares, qu’à cela ne tienne, il en fournira à lui seul un répertoire important.
C’est encore sous son impulsion que les «Images Alsaciennes» de Spindler se transforment en la célèbre «Revue Alsacienne Illustrée». C’est toute la province qui se réveille. C‘est un véritable renouveau artistique et tous les domaines en profitent. On voit les expositions et les concerts se multiplier. La poésie dialectale, notamment avec les frères Mathis, prend un nouvel essor. Un public assoiffé de culture répond présent, et l’émulation est collective.
Les « Kunsthaffe » et le bouillonnement artistique du tournant du siècle
En 1896 débute l’aventure du « Kunsthaffe », véritable détonateur de tous ces bouleversements. Pour comprendre ce qui s’est passé il faut raconter l’histoire suivante. Un mariage célébré à Ribeauvillé rassemble de nombreux convives. Comme cela est courant à l’époque, les festivités commencées le lundi s’achèvent le vendredi. Ce jour un petit groupe de fêtards endurants, prend le chemin de fer pour regagner Strasbourg. Parmi eux se trouvent plusieurs peintres dont Gustave Stoskopf, et le fabriquant de foie gras de Schiltigheim, Auguste Michel. Le chemin du retour est agité et euphorique, et se termine par une dernière fête au Schloessel, le domicile d’Auguste Michel. La soirée est mémorable, digne de clore une semaine toute entière dédiée aux agapes. Puis chacun s’en retourne chez lui après s’être juré de remettre cela dès que l’occasion se présenterait.
C’est Auguste Michel, qui prend l’initiative de rassembler à nouveau le petit groupe. Pour cela il décide d’organiser des dîners et donne à son petit cercle de joyeux fêtards le nom de « Kunsthaffe ». Ces réunions gastronomico-culturelles qui se répètent régulièrement pendant plus d’une décennie sont importantes pour la vie artistique et littéraire de l’Alsace. On y fait de la musique, on y récite des poésies, on y joue au théâtre. Des personnalités y sont conviés comme René Bazin ou Prosper Montagné. A chaque réunion un artiste réalise le menu de la soirée. Rapidement d’autres artistes rejoignent le premier groupe, notamment Emile Schneider, Lucien Blumer, Léo Schnug, et Emile Stahl pour ne citer que les plus célèbres. Le Kunsthaffe prend fin à la mort d’Auguste Michel en 1909, terrassé brusquement par une crise cardiaque. Sa disparition laisse un grand vide dans le petit monde artistique alsacien (voir également http://www.kunschthafe.org/).
Un ancêtre de l’AIDA : « l’association des artistes strasbourgeois »
En 1897, à l’initiative du cercle de Saint Léonard, a lieu une importante exposition de peintres et de sculpteurs alsaciens à l’hôtel de Ville de Strasbourg. Les artistes participant à cette exposition décident de rester groupés et forment le «Verband Strassburger Künstler ». C’est la première mouture de ce qui deviendra l’AIDA. Le siècle vient tout juste de changer, et cette frénésie créatrice bouleverse l’ordre établi. Tous les mouvements nouvellement créés gravitent autour de la « Revue Alsacienne Illustrée ». Le but non avoué de toutes ces organisations est la résistance à une germanisation forcée de l’Alsace. Il s’agit de préserver une identité régionale forte en plein Reichsland. Cette Alsace qui renaît, se nourrit de ses artistes qui tels des ferments actifs, bouillonnent d’idéaux nouveaux.
Robert Heitz écrira : « … ce mouvement des années 1900, a, à notre avis fortement contribué à former une personnalité alsacienne consciente, qui en somme n’avait jamais existé comme telle dans l’histoire et qui marque encore notre vie actuelle.. » il rajoutera : « Est-ce en bien ou en mal ? L’avenir nous le dira. » A cette question nous sommes aujourd’hui en mesure de répondre au moins sur un point en constatant que l’AIDA est encore plus active que jamais près d’un siècle plus tard.
Le rêve de Gustave Stoskopf est de doter sa société d’artistes d’un lieu d’exposition. Il se souvient que pendant ses études strasbourgeoises, il prenait ses repas chez sa tante mariée au lithographe Munch. C’est dans cette même maison qu’en 1905, il décide de créer une galerie dédiée à l’art alsacien.
Création de l’association des Artistes Indépendants d’Alsace dans sa forme actuelle
En 1923 le «Verband Strassburger Künstler» est inscrit au registre des associations sous le nom « Association des Artistes Indépendants d’Alsace ». L’AIDA est une grande association, qui regroupe comme le dit Gustave Stoskopf, la majorité des artistes alsaciens dont les plus célèbres. On y trouve également toutes les tendances picturales du moment.
De nombreux groupes d’artistes se formeront en son sein afin de mener un projet artistique à plusieurs, de travailler sur un thème, ou d’organiser des expositions communes. Les groupes qui se forment à cette époque n’ont pas la prétention de représenter toute l’activité artistique de leur temps, mais ils impulsent une énergie nouvelle. On peut citer les deux principaux groupes d’avant guerre.
Le premier est créé en 1919 et s’appellera le Groupe de Mai. Les artistes qui le compose à la faveur de l’émulation engendrée par leur projet commun effectuent une importante remise en question de leur travail, et modifient substantiellement leur écriture picturale. A la manière de Cézanne, ils simplifient leurs volumes et exaltent leurs couleurs. Ensembles ils apprennent à décrasser leur palette et prennent conscience des lois propres à la construction d’un tableau.
En 1930 alors que le Groupe de Mai occupe encore le devant de la scène artistique locale, une dizaine de jeunes artistes se regroupe sous la bannière du Groupe de la Barque. Moins stable que le premier, ce nouveau groupement changera a plusieurs reprises sa composition. La volonté de ses membres est de se démarquer clairement du Groupe de Mai et de sortir du cadre régional. Leur première exposition a lieu à la Galerie Bernheim jeune à Paris. La seconde a lieu à Strasbourg dans les salles de l’Aubette. Ces aventures picturales influenceront beaucoup les jeunes artistes de la région car chaque tentative est porteuse d’un nouveau message.
Pendant la période d’entre les deux guerres la Maison d’Art, elle, vit au rythme de sa gestion quotidienne. Un salon d’automne est organisé chaque année afin de stimuler le public. Car les finances de l’association intimement liées à celles de la galerie posent quotidiennement des soucis aux artistes.
La solution retenue en 1926, alors que Lucien Blumer préside l’association est de créer une SARL chargée de gérer la Maison d’Art. Les gérants nommés à l’époque, MM. Hatt et Moeder, qui ne sont pas artistes, se révèleront être par contre de piètres gestionnaires. Leur imprudence amènera la faillite.
En 1939, Gustave Stoskopf, reprend la présidence de l’AIDA, et met toute son obstination à ne pas laisser disparaître sa création. Grâce à ses efforts des accords sont conclus avec les créanciers. La Société des Amis des Arts apporte une aide financière et, in extremis, la Maison d’Art est sauvée.
Les heures sombres de la 2ème guerre mondiale
Mais survient, alors, la guerre, l’évacuation et l’occupation nazie. En 1940, neuf sociétés artistiques et littéraires dont les principales, avec l’AIDA, sont les «Amis des Arts» et la «Société des Ecrivains d’Alsace Lorraine», sont dissoutes par les autorités, leurs avoirs confisqués, et la Maison d’Art mise sous séquestre. Pendant la guerre une association officielle dénommée «Kamaradschaft der Künstler und Kunstfreunde am Oberrhein» dont l’abréviation est Kakük gère les trois immeubles appartenant aux «Amis des Arts» ainsi que la Maison d’Art Alsacienne.
La ville de Strasbourg et la Chambre de Commerce accordent également à la Kakük des subventions ce qui en fait une association prospère. Pendant la guerre la Kakük, grâce à ses moyens financiers, organise des expositions itinérantes de peintres alsaciens en Allemagne dont celle de Baden, de Berlin ou Munich.
Le 6 décembre 1944 Gustave Stoskopf meurt à Brumath. C’est un passage de témoin et la fin d’une époque.
Les années de résilience d’après-guerre
En 1945 à la Libération, la SARL de la Maison d’Art n’est pas reconstituée, et après levée du séquestre, c’est l’AIDA qui gère directement la galerie.
En Avril 45 c’est le retour de Robert Heitz en Alsace après avoir été interné par les allemands pendant plus de 34 mois et condamné à mort en 1942 pour son activité de résistant. Il sera le deuxième homme important de l’AIDA, les trente années suivantes lui appartiendront.
Robert Heitz est peintre, écrivain, critique d’art et directeur des assurances sociales à ses heures perdues. Il s’impose dans chacun de ces domaines, devenant certainement un des artistes les plus érudits que l’Alsace connait à cette époque. C’est un dialecticien et un polémiste redoutable. Il est par ailleurs conseiller municipal de Strasbourg, et aura un engagement sérieux dans la vie publique strasbourgeoise. A la première Assemblée Générale d’après-guerre Robert Heitz est élu par acclamations président de l’AIDA.
Le 3 août 1945 débute la première exposition de l’AIDA à la Maison d’Art Alsacienne depuis la libération. Le vernissage a lieu en présence de nombreux artistes et personnalités, notamment le maire Charles Frey. Les nombreux exposants de l’époque parmis lesquels on trouve Bricka, Kamm, Tinsel, Hirtz, Wagner ou Krebs ont grand plaisir à se retrouver à nouveau dans le temple de l’art alsacien. Le calme revient et les expositions se succèdent, à la Maison d’Art, en Alsace, en France et à l’étranger.En 1950 a lieu l’inauguration du buste et de la plaque commémorative de Gustave Stoskopf apposés sur l’immeuble du n° 6 de la rue brûlée, à l’endroit où vous pouvez encore les voir aujourd’hui.
Chaque année a lieu également le Bal des Artistes. Les artistes de l’AIDA qui organisent la manifestation, sous la houlette d’un chef de cérémonie, abandonnent alors leur travail courant afin de créer les panneaux qui seront être installés dans le Palais des Fêtes. Cette tradition s’est perdue depuis, mais elle en fait encore rêver plus d’un, car les anciens aiment se souvenir de la folle ambiance et de la frivolité qui régnaient dans ces fêtes.
En 1950, se repose encore et toujours le problème récurant de la gestion de la Maison d’Art. L’expérience faite avec le gérant des années 30 ne fut pas encourageante. D’autre part, il n’existe guère de membres de l’association qui disposent du temps matériel ni sans doute des connaissances pratiques pour assumer une tâche de plus en plus difficile. Aussi étant donné la difficulté croissante de faire vivre la galerie par le seul produit des ventes de tableaux, l’AIDA nomme Octave Landwerlin gérant libre de la Maison d’Art. Monsieur Landwerlin est par ailleurs libraire, et il s’occupera simultanément des deux activités pendant huit ans. En rémunération de ses services, l’AIDA met à sa disposition les salles d’exposition et leur inventaire pour la moitié de l’année, les expositions de l’AIDA alternant avec celles pour le compte du gérant.
Mais le loyer du local devient progressivement prohibitif, si bien qu’en 1958 M. Landwerlin dénonce le contrat. L’AIDA gère à nouveau seule la galerie. Les choses ne s’arrangent pas. La difficile décision de fermer la Maison d’Art est finalement prise, et c’est chose faite le 1er avril 1964.
En attendant de trouver un nouveau lieu, de nombreuses expositions sont organisées à l’extérieur, notamment au pavillon Joséphine dans le parc de l’Orangerie.
La Maison d’Art Alsacienne à l’Ancienne Douane (1966-1997)
Lors de la reconstruction de l’Ancienne Douane détruite pendant la guerre, Robert Heitz, alors adjoint au Maire chargé de la Culture, qui est en charge du dossier, réserve un espace d’exposition à l’AIDA. Ce sont 137 m2, d’un bel espace lumineux et aéré qui sont mis en 1966 à la disposition des artistes. L’AIDA dans ses nouveaux murs allait vivre sa période la plus prospère.
Les années soixante voient également la naissance de plusieurs groupes d’artistes. Le plus célèbre d’entre eux est le Groupe de l’œuf. Il animera toute la décennie et se signalera par de nombreuses manifestations.
En 1972 Robert Heitz abandonne la présidence, non sans avoir assuré sa succession en la personne de Jean Jacques Hueber. Il décèdera en 1984.
Jean Jacques Hueber sera président pendant 21 années. Cet artiste a consacré toute sa vie à la peinture. Tandis qu’il anime l’AIDA avec un dynamisme sans bornes, il est également professeur et directeur adjoint à l’Ecole des Arts Décoratifs.
Nouveaux déménagements et installation Grand’rue
Le décès brutal de Jean Jacques Hueber en 1993 laisse les artistes désemparés. C’est sa secrétaire générale de l’époque, Maguy Gangloff, qui avec beaucoup de courage relève le défit et prend la Présidence. En 1996, sollicité par le musée voisin qui souhaite récupérer son espace d’exposition, l’AIDA doit prendre la décision d’un second déménagement.
Après plusieurs mois de tractations, tous tombent d’accord sur un nouveau local dans la rue de la Douane. La surface de la nouvelle galerie est certes plus petite, mais les avantages ne sont pas négligeables. L’éclairage y était plus performant, le local se trouve de plein pied avec la rue, et les horaires ne sont plus calés sur le Musée. Le déménagement et le vernissage inaugural ont lieu en automne 1997. Une fois ce projet mené à bien, Maguy Gangloff, qui y a consacré beaucoup d’énergie, souhaite transmettre le flambeau.
C’est le peintre Rolf Ball qui lui succède en 1997 et qui sera président pendant dix ans. Après lui se sont succédés : Maryla Boutineau, dite Mabou, plasticienne et historienne d’Art à partir de février 2007, Luc Dornstetter à partir d’octobre 2008, puis Jean-Roch Klethi, actuel président depuis mars 2012.
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En 2005 la galerie s’installe dans ses locaux actuels, encore plus exigüs mais très bien situés dans l’une des rues les plus commerçantes du Strasbourg historique et piétonnier. Le nom de la galerie se transforme lui aussi, signe des temps et de l’évolution rapide des arts visuels et des conditions de sa diffusion. La dénomination «Maison d’Art», adoptée quelque temps en lieu et place de «Maison d’Art Alsacienne», cède finalement la place au nom actuel, «AIDA Galerie», qui établit une meilleure identité entre le lieu d’exposition et l’association qui assure son animation et sa gestion.
L’AIDA a vu passer au fil des ans plusieurs centaines d’artistes. Les années à cheval sur le millénaire ont vu se constituer deux groupes d’artistes, le Groupe de l’Ill, et le Groupe Papel’art, pour ce dernier ce sont une dizaine d’expositions à travers l’Alsace qui ont été organisées.
Aujourd’hui ce sont plus d’une centaine de membres actifs qui font son actualité. La galerie emploie une personne et en rétribue une autre pour des services à la demande (site, publications …). Elle organise plus d’une vingtaine d’expositions par an dans sa galerie (AIDA Galerie) et participe également chaque année à diverses manifestations artistiques et salons hors les murs.
L’AIDA c’est donc plus d’un siècle d’histoire, pendant lequel fut toujours respecté l’article premier de ses statuts, à savoir : favoriser le développement des arts visuels en Alsace, et servir ses membres par tous les moyens en son pouvoir, ceci afin de donner à tous les sociétaires la possibilité de montrer au grand jour le fruit de l’alchimie qui s’opère dans le secret des ateliers.
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PASCKLIN
Vice-Président de l’AIDA